Aimée de La Salle a été bercée par les traditions orales du monde entier, portées par les meilleur.es artistes de la Parole, depuis son plus jeune âge. Aujourd'hui, c'est surtout à travers son chant qu'elle 'rend conte' de toutes les couleurs d'être et de devenir humain.e, puisant son inspiration aux racines musicales de l’Inde, de l’Afrique et de l'Occident, façonnant son style aux contours du Maloya (réunionnais), du blues, du jazz, de la musique classique et baroque et plus singulièrement de la chanson française. Auteure-compositrice-interprète, 3 de ses propres créations (livre-disques) ont successivement reçu le coup de cœur de l’Académie Charles Cros (2008, 2012, 2019).
Emmanuel de Lattre explore, depuis plus de 25 ans, toutes les formes de narration orale (fables et facéties, récits de vie et de guerre, contes merveilleux, philosophiques, de sagesse et d'entreprise, mythes grecs et épopées indiennes, répertoires traditionnels et contemporains…), pour tout public (de 18 mois en halte-garderie jusqu’aux plus éclairés à l’Unesco ou Opéra Bastille), seul et avec musiciens (jusqu’à 75 instruments), sur tout sujet et tout territoire du vivre et travailler ensemble. Il a dirigé la programmation ‘visites contées’ pour le musée du quai Branly pendant 5 ans, le Conservatoire contemporain de Littérature Orale (Vendôme) pendant 2 ans, et a travaillé dans l'ombre pendant 14 ans avec l’héritier spirituel d’Amadou Hampâté-Bâ.
Patrick Fischmann, fondateur de la Cie des Muses Do Ré et du Théâtre du Vivant, auteur compositeur interprète multi-instrumentiste, compose des chansons, des contes musicaux et s’harmonise avec des musiciens talentueux. Conteur, écrivain et poète, il développe son univers, réveille, rassemble des contes du monde entier avec joie et sensibilité au travers de plus de 36 ouvrages (traduits en anglais, italien, chinois, albanais, mongol), de 14 albums musicaux et des dizaines de créations scéniques.
Aïni Iften a reçu en héritage les contes traditionnels kabyles que sa mère lui narrait chaque jour dans sa langue maternelle. Devenue comédienne et chanteuse, elle redonne vie au plateau à cette tradition unique au monde sous une forme singulière ou musique et mots se mêlent. Elle passe ainsi de la parole au chant, explorant tous les registres de son jeu d’actrice et de sa voix si particulière, nous partageant ce monde de mystère, de rire et de poésie kabyle.
La Cie Audigane (Armelle, Peppo et Jean) est une famille de culture, de tradition, de pratiques et de cœur tzigane pour laquelle les frontières sont des coups de crayon sur une carte ou des coups de canif qui éloignent notre humanité de son bien vivre ensemble. Leurs histoires racontent le voyage de l’âme nomade qui n’a pas d’autre attache que celle de l’authenticité de sa relation à l’autre, l’histoire de la grande famille des êtres humains toujours en devenir.
Jennifer Anderson a fait le tour de plusieurs pratiques artistiques (danse, musique, arts plastique et dramatique) avant de se centrer sur cet art essentiel, à la fois si simple et si exigeant, de juste conter une histoire, de conter juste une histoire, de conter une histoire juste. Quel que soit son sujet (scientifique, mythologique, territorial, philosophique…), la justesse est sa ligne de vie, l’âme de son fil sur lequel elle emmène, à coups sûr et à pas mesuré, tout auditoire, du plus jeune au plus expérimenté, en Suisse, au Niger, en Afrique du Sud, en Guyane…
Virginie Komaniecki rencontre le conte comme une évidence, après un parcours théâtral, quelques pas de danse, un rien de jazz vocal et un goût insatiable pour l’écriture. Conteuse, autrice, formatrice, porteuse sur les ondes d’une émission dédiée à l’oralité, elle se mêle de Parole depuis plus de 20 ans en puisant à la source du conte oral populaire et promène ses créations à travers la francophonie. Elle aime se laisser pétrir par une histoire , jouer avec les mots, composer sa petite musique sensible et se laisser saisir par la beauté de l’instant, dans l’imprévisible du partage.
Frida Morrone a toujours mené son parcours artistique autour du croisement de plusieurs disciplines et univers. Passionnée par l’Art, elle commence sa carrière internationale de conteuse dans des musées et sites patrimoniaux ou atypiques, pour donner voix et vie aux oeuvres. Traversant les frontières, elle conte en français, italien, anglais, espagnol des récits du bassin méditerranéen, des nouvelles contemporaines ou des contes dont elle choisit des versions peu connues et surprenantes, avec des incursions en Chine, au Japon et ... 'Voyage dans la lune' (première oeuvre cinématographique de science-fiction).
Antonietta Pizzorno est conteuse, actrice, réalisatrice italienne dont le répertoire est enraciné sur les contes traditionnels italiens, dans sa langue maternelle et dans des dialectes locaux, dont elle rend la saveur par des jeux rythmiques et musicaux. Ses recherches et pratiques de la ‘parole chantée-parlée’ ont été nourries de la fréquentation de, notamment, Bruno de La Salle et Michel Hindenoch.
Sharon Evans est originaire de Philadelphie (USA) où elle a commencé une carrière de chanteuse-musicienne-compositrice, avant de parcourir l'Europe, Népal, l’Inde, la Mongolie, le Vietnam à pied, au cheval, en moto et en camion de 3 tonnes 1/2 avant de s’installer en France pour y pratiquer l’art de la narration orale avec les plus grands conteurs francophones. Depuis plusieurs années, elle participe à l’entretien du patrimoine des Indiens d’Amérique du Nord. Elle y retourne chaque année afin de participer à la cérémonie de la Danse du Soleil, ce qui lui permet de nourrir son chemin spirituel et donner à sa Parole (texte, musique, corps) une dimension naturellement universelle.
Pepito Matéo est un artiste incontournable autant de la scène francophone que des réflexions contemporaines sur l’art de la narration orale depuis de nombreuses années. Créateur d’un style narratif inclassable qui échappe à toute tentative de rigidification tout en les honorant toutes, ses créations et ses recherches se déclinent en livres, en livres audios, en conférences et spectacles qui émeuvent et font réfléchir aussi bien les enfants que les adultes, car sa Parole n’est pas seulement universelle, elle est aussi intemporelle.
Chloé Gabrieli couve et couvre tous les répertoires, toutes les épaisseurs et les résonnances de la narration orale depuis sa plus tendre enfance. Artiste au plateau dans plus d’une dizaine de spectacle solo dans la francophonie, intervenante auprès de très jeunes enfants, formatrice aux vertus thérapeutiques du conte, directrice d’un festival dédié à l’oralité depuis 40 ans, elle aime aborder les thèmes des femmes, de la nature, de l’écologie et surtout de l’humanité qui nous réunit.
Philémon Garcia est devenu conteur à cet endroit aride et sec sur terre où seuls le vent et la Parole adoucissent les cœurs et les mœurs : le désert !! Reconnu ‘Conteur citoyen de l’Unesco’ par le site mémorial du Camps des Milles (Aix-en-Provence) en 2016, il parcourt, depuis plus de 25 ans, les contes traditionnels d’Europe et d’Amérique, et des deux rives de la Méditerranée pour y entretenir les oasis d’images et de poésie qui fleurent bon l’humanité, en bon tisserand de sons et de sens.
Fred Pougeard est un poète du son et un musicien du verbe, un paysan attaché à l’authenticité des relations humaines, un rêveur attaché à la beauté des imaginaires suggérés, à l’oreille formée par Bernard Blot (écrivain, pédagogue, conteur hebdomadaire sur France Bleu pendant 15 ans). Sa voix est le véhicule qu’on emprunte les yeux fermés pour que son récit nous les ouvre sur des paysages inconnus et pourtant familiers.
Claudia Campisano (Mad’moiZèle) est une amoureuse du verbe qui se fait chair, qui prend racine dans le terroir d’un territoire, qui s’enracine dans la vie quotidienne pour élever l’âme de son auditoire (du plus jeune au plus grand âge) et révéler des odeurs, des épaisseurs de sensations, de sentiments et de croyances qu’on ne savait pas avoir, ou qu’on ne savait pas pouvoir aller chercher en soi ou juste à côté.
Luigi Rignanese est un troubadour italien aussi bien que francophone qui manie aussi bien les subtilités, la puissance évocatrice, le rythme et la musicalité des 2 langues, aussi bien sur scène dans la quasi-totalité du monde francophone, à la radio (Radio France), pour la télévision (Arte), aussi bien à partir des traditions juives, musulmanes que calabraises, aussi bien seul qu’accompagné de musiciens improvisateurs de tout style (jazz, hiphop, reggae, funk…). Difficile de faire aussi bien !!
Nathalie Krajcik a parcouru le Canada, le Québec, l’Europe de l’Ouest et l’Europe Centrale, et c’est donc tout naturellement que ses créations s’inspirent de ces territoires, de leurs paysages et de leurs us et coutumes, qu’elle sculpte (sculptrice de formation) avec un verbe ciselé et adroit pour nous offrir une représentation moderne et vivante de cet art ancestral de la narration orale.
Carine Kasparian est conteuse, sémiologue, comédienne, poétesse franco—corso-arménienne, vivant au Québec où elle a porté l’organisation de plusieurs festivals et manifestations sur et pour le Conte et l’Oralité, au service desquels elle se dédie avec l’acuité nécessaire pour voir au-delà des apparences et la délicatesse suffisante pour bien nous le raconter dans toute la francophonie, avec un humanisme engagé.
Aurélie Loiseau, connaît intimement ce temps si particulièrement hors-du-temps qu’est le temps du conte depuis qu’elle sait parler. Ancrée sur sa passion enfantine de (se) raconter des histoires, elle en a exploré les applications textiles (Olivier de Serres) et scéniques (chant, danse, clown), les fondements traditionnels (CLiO) et les enjeux contemporains (Maison du Conte). Sa connaissance intime du très jeune public (18 mois) donne à ses récits pour adultes une authenticité rare et une profonde justesse.
Kamel Zouaoui a gardé du personnage de Charlot (qu’il interprète au théâtre depuis ses 9 ans) la douceur, la profondeur et la justesse de la présence. Des récits de Nasr Eddin (qu’il a joué plus de 1.500 fois depuis 15 ans), il a gardé la facétie, la sagesse d’être fou et la folie d’être sage. De ses travaux avec Ariane Mnouchkine, Jean Dasté, Oscar Castro ou Annie Fratellini, il a gardé l’authenticité et le rayonnement. Dans ses rencontres avec le public, partout dans le monde francophone, il donne la jubilation d’être au monde, et le sens d’être vivant.
Aboubakry Fall fonde son identité artistique sur le conte traditionnel wolof (Sénégal) et la grande tradition orale africaine (La Charte du Mandé, XIIIème siècle, source d’inspiration de la Déclaration universelle des droits de l’Homme) dont il a exploré les différentes épaisseurs africaines et occidentales (récits de vie, légendes, épopées, mythes), ainsi que d’autres formes d’expression (musique, cinéma) depuis 50 ans dans différents pays (France, Suisse, Italie, Espagne, Canada, Sénégal, Mali, Burkina Faso, Guinée Bissau, Gambie, Togo, Algérie, Syrie, Liban, Maroc, Martinique, Cuba…).
Alberto Garcia Sanchez est conteur, comédien, écrivain, metteur en scène, dont les nombreuses collaborations avec d’autres artistes ont été saluées par plusieurs prix (Molière du meilleur spectacle jeune public, Prix du Ministère de la culture de Belgique, Meilleur comédien en Allemagne…). Il a commencé par le théâtre catalan à Barcelone dans les années 1970 dont il a gardé l’engagement social et l’empreinte surréaliste réjouissante.
Anne-Sophie Péron n'est pas une conteuse très sérieuse, car 'trop sérieux n'est pas sérieux'!! Ses récits plongent leurs racines dans une source de joie d'être au monde et transmettent, avec justesse et sans naïveté, un 'gai savoir' médicinal qui allège toutes les pesanteurs du quotidien, et nous rend complice de sujets parfois graves et de fond (les peurs, les harcèlements, les handicaps, les droits des enfants...), dans une expression qui s'amuse autant avec les sens que les sons de la langue.
Annie Montreuil parcourt les veines les plus engagées dans la chair de notre humanité avec ses récits qu'elle crée avec habileté à partir de tous les répertoires traditionnels ou d'éclats d'histoires recueillis dans la rue. A l'affût de tout ce qui fait récit, elle partage ses histoires dans des contextes aussi difficiles et variés qu'en petite enfance et en maisons de retraites, en hôpitaux et en maisons d'arrêt, en apprentissage de la langue française.
Ariane Labonté cherche avec la langue ce qui touche au coeur. Elle joue sur les mots pour mieux passer du 'je' au 'nous' et faire de ses histoires des réservoirs de sens communs pour notre même communauté hum'aime. Sa langue engage d'ailleurs autant le sens que la musicalité du langage et donne vie à l'envie de cultiver la beauté autant de l'instant que de notre environnement. Seule avec sa guitare ou avec un orchestre symphonique, c'est la Beauté du coeur et celle du monde que ses histoires révélent autant qu'elles réveillent.
Boubacar Ndiaye, griot sénégalais, est un des rares conteurs africains de formation traditionnelle qui allie tradition et modernité pour en faire une seule voix en gardien et tisseur des liens entre les générations et les continents. Immergé dans l’univers du conte, du chant et de la poésie depuis son plus jeune âge, il fouille et cherche ce qui fait récit et humanité dans notre contemporanéité, et crée ces Paroles qui prennent leur source dans sa tradition millénaire. Il créé le ‘Puits à Paroles France-Sénégal’ et organise le ‘Festival International des Arts du Récit et de la Parole’ depuis 2008 au Sénégal.
Céline Verdier est à cet endroit particulier de la narration orale où les éléments se rencontrent. Ceux qui 'rendent conte' des différentes façons d'être et de devenir humain au travers des cultures, des territoires et des héritages qu'elle a fréquentés en francophonie (elle a une formation d'anthropologue). Ceux qui 'rendent conte' des différentes épaisseurs de cet art apparemment si simple de 'raconter justement une histoire juste' par le tissage habile de pratiques artistiques différentes (geste et mouvement, rythme et musicalité / elle est comédienne et instrumentiste). Écouter ses récits, c'est oser partir à la rencontre autant de l'autre que de soi.
Christian Pierron 'contéchante' de là où il vit, et il vit là où il est nait : en Décalage, un pays situé entre les frontières de ceux auxquels nous sommes habitués. Quand elles explorent les plis et replis de notre humanité, ses histoires chantées, ses chansons racontées font immanquablement se lever un sourire complice entre les oreilles de son auditoire. Conteur par désir, chanteur par défi, clown par imprudence, il nous embarque, avec une fausse maladresse, dans ce pays légèrement décalé où on redécouvre la joie simple d'être humain ensemble, où on a envie d'encore revenir, et pourquoi pas d'y habiter avec lui!
Clélia Tavoillot, portée par la poésie du quotidien, ces petits riens qui éclairent nos vies, façonne son imaginaire comme un sculpteur son bloc d'argile. Sa démarche s’affirme entre musicalité de la parole, jeu et mouvement. Elle découvre la richesse de la littérature orale au sein de conservatoires du conte (Cmlo, Clio). Son parcours artistique s’enrichit par la pratique du chant et du théâtre gestuel et masqué de la Commedia dell'arte. Elle s'entoure d'artistes musiciens pour ses spectacles qu'elle écrit ou co-écrit et cherche un subtil équilibre entre épure du conte et richesse scénique.
Elodie Mora glane des histoires là où la langue se fait secret, puis elle raconte sans faire le tri entre ce qui est drôle, tragique, fantastique, absurde ou imprévisible, et toujours causent de la terre dessous nos pieds et du brasier dedans le coeur, pour être au plus près de la vie, car elle n’oublie jamais que tout est emmêlé, le rire et le sombre, sac de noeuds d’où jaillit finalement la vibrante étincelle… un condensé de vie!
Fayçal Belattar a dans sa parole le souvenir de la douceur et de la profondeur du son et des sens de la voix de sa grand-mère qui l'a bercé avec contes et chansons, et qu'il a surnommée 'la bouche du monde' tellement elle lui a ouvert en grand les portes derrière lesquelles la 'yaimanité' couve ses oeufs. Ce sont le son et les sens de la Vie amoureuse du vivant qu'on entend et prend plaisir à bien écouter dans ses histoires inspirées par une universelle spiritualité.
Françoise Barret, titulaire d’une maîtrise d’art médiéval, formée à l’art dramatique, a parcouru, depuis plus de 40 années de pratique de l’art de conter, des formes classiques, traditionnelles et contemporaines de narration auprès de tout public. Elle a l’habitude de partager ses créations avec des metteurs en scènes, dramaturges ou musiciens de renom pour approfondir la qualité de sa présence scénique.
Françoise Diep conte comme on ouvre des portes : porte ouverte vers notre imaginaire intérieur, notre représentation du monde, nos fondements d'être humain, nos identités communes et particulières à renforcer, élargir, colorer. Porte ouverte vers un extérieur moins sombre qu'il n'y paraît, moins étriqué qu'on le suppose, moins fragile qu'on le redoute. Sa Parole rassure et encourage nos enfants intérieur.es à 'grand dire' et à se rencontrer avec autant de curiosités pour nos différences que de respects pour nos ressemblances, au-delà des frontières apparentes.
Geneviève Wendelski a cette Parole aussi forte que sensible, capable d'émouvoir et de faire réfléchir sur sur ce qu'être et devenir humain doit pouvoir dire de mieux. Forte d'un parcours en anthropologie et psychologie, en pédagogies d'apprentissage du français et de reliaison à la Nature, elle intègre dans ses narrations les éléments qui constituent notre rapport à soi et au monde pour mieux engager chacun.e (petit.e et grand.e) dans la construction d'un avenir et d'une communauté plus 'yaimants'.
Gérard Potier enracine ses récits à l'endroit où l'identité "d'être humain au monde" apparaît : dans l'enfance. Souvent nés sur une terre aride et caillouteuse, sur un terrain accidenté et méprisé, les héros de ses histoires trouvent toujours en eux la force de construire une identité assumée et rayonnante. Conteur-comédien à la curiosité insatiable, il multiplie les collaborations artistiques depuis plus de 30 ans, notamment avec Joël Pommerat (plusieurs Molière en 2016).
Gigi Bigot 'à grand dit' notre vision du monde, car sans les histoires la terre serait trop petite, la vie trop courte et l’homme manquerait sérieusement d’envergure ! Ses livres et spectacles, ses cours et conférences, ses recherches et convictions, qui l'animent depuis plus de 40 ans, sont autant de remarquables contributions, unanimement saluées, au besoin d’imaginaire inhérent à l’humain et la force de la parole symbolique.
Julie Boitte
Julien Staudt n'a pas seulement le verbe juste et haut et le sens de la formule, il a aussi celui de la justesse et du sensible qui émeut et fait réfléchir. Il n'a pas seulement la langue habile et musicale, il a aussi les doigts vifs et légers sur son modeste ukulélé pour détendre notre esprit et favoriser une écoute des profondeurs. Il n'a besoin que de sa voix, son instrument et d'un tabouret pour nous embarquer dans ses histoires qui agrandissent, avec malice et générosité, et l'espace et le temps. On en ressort toujours plus grand.
Laetitia Bloud n'a jamais commencé à être conteuse, elle a toujours continué à l'être, poursuivant et élargissant progressivement une tradition familiale à toutes les communautés ayant souvent bien besoin de s'évader d'un quotidien oppressant pour 'à grand dire' la vision parfois réductrice qu'on se fait de soi et du monde. Enrichie par une courte carrière d'avocate, elle connaît l'intimité de l'univers carcéral, des causes et des conséquences de l'enfermement, du repli sur soi et du besoin d'évasion pour juste commencer à s'imaginer autrement, se voir en mieux et le devenir.
Ludivine Hénocq ouvre de lumineux espaces de rencontre avec son 'soi' des profondeurs, autant par le sens que par le son de ses récits aussi apaisants qu'ébouriffants. Conteuse, chanteuse et musicienne, c'est avec sa 'boite à souffle' qu'elle nous accorde à ce qu'il y a de plus humain, de plus aimant en nous et au coeur de récits de toute saison et de tout territoire, pour toute paire d'oreille (et même dès le premier âge, certainement le plus difficile auditoire).
Melissa Baker
Nathalie Thibur réussit à donner une épaisseur sensible à la notion de 'reliance' (d'être ensemble au monde) au travers de récits qu'elle déploie sur scène, autant avec la voix qu'avec le corps, avec le même engagement et la même touchante apparente décontraction qui fait respirer l'instant, pour adultes et enfants. On ne ressort pas vraiment de ses histoires, ou alors seulement plus humain ; une humanité qu'elle continue de cultiver par ailleurs en prolongeant les 'recherches-actions' de Suzy Platiel et la mise en place de 'Cercles d'enfants conteurs en milieu scolaire'.
Nora Aceval, conteuse aux ‘Mille et Une’ histoires traditionnelles, collecteuse insatiable de contes recueillis sur tous les territoires d’Algérie, écrivaine inlassable de ce que les êtres humains font vivre entre les os et la peau (plus de 15 livres édités), ne cesse de se former à la mamelle de sa tradition orale, qu’elle polie avec autant de patience que de malice.
Pierre Labrèche transmet ce qui fait sens, ce qui relie les êtres humains entre eux et au monde, ce qui abolit des distances parfois si grandes qu'on se sent seul.e au monde. Il a d'abord parcouru, comme facteur, les reliefs et les communautés de sa région natale d'Abitibi (à 700 km au nord de Montréal, à la frontière entre le Québec et l'Ontario) et continue d'explorer tous les reliefs de notre commune humanité, s'inspirant autant de la vie quotidienne que de récits traditionnels pour donner une portée universelle au vivre ensemble.
Rahila Hassane a été bercée par les contes traditionnels haussa des villages de brousse nigérienne. En s'engageant dans une carrière internationale, elle s'aperçoit que l'humanité est partout la même (ce sont les mêmes histoires qu'on se raconte) et partout différente (jamais racontées de la même manière). Au fil de ses tournées dans la francophonie, interventions en hôpitaux, ateliers en écoles, elle a développé un style personnel, où rythme, chant et narration se répondent pour que sa Parole devienne nourricière, soignante voire guérisseuse de nos maux contemporains.
Raida Guermazi est une conteuse engagée sur tous les territoires : animatrice de théâtre, présidente de « Les Arts de la Vie » à Tyna/Sfax, directrice du festival de TYNA pendant sept ans de 2011 à 2017, productrice et animatrice d’un programme de conte pour enfants sur les chaines tunisiennes Attessia TV et Watania2, professeur principal de français au lycée secondaire, formatrice au « Club du conte », elle est membre de l’association «univers du conte», elle intervient dans les ateliers et les formations de contes. De 2014 à 2018, elle est formatrice en contes pour les jeunes et pour les enfants en arabe et en français. En 2017, elle a reçu le premier prix de meilleure conteuse en langue arabe programmé par Sharek Center à Londres (Grande Bretagne).
Suzy Ronel transporte, colporte, incarne et crée des histoires qui s’ancrent de part et d’autre de l’Océan Atlantique, depuis la Caraïbe et l’Amazonie vers la France, et chemin retour. Ses nombreuses et historiques collaborations artistiques (musiciens, conteurs, metteurs en scène, plasticiens…) sur les 2 continents, en font une passeuse des 2 rives qui entretient la mémoire et l’art de vivre ensemble au-delà de nos différences.
Quand Nicolas Bourdon ne conte pas en pataouète (savant et savoureux mélange d’espagnol, italien, kabyle, berbère, arabe et français hérité de son grand-père), c’est pour mieux accompagner Véronique en musique. Quand Véronique Pétel ne conte pas la sagesse des plantes et la malice des herbes ou celles de la résistance des femmes de la Terre (elle est fille de paysans percherons), c'est pour mieux accompagner Nicolas d'une présence et d'un écho complice.
Yannick Jaulin est un artiste français singulier. Son art suit le tracé d’un chemin intérieur. Une quête vers soi dont il extrait ce qui pourrait entrer en résonance avec l’autre. Là est la contribution de Yannick Jaulin, son travail, son œuvre : aller vers ce qui est, se défaire de ses amarres, faire le récit de ses errances, de ses révélations et peut-être ainsi, aider les gens à faire de même, comme une tentative de réparation pour celui qui a « le désir incurable de guérir le monde ». Cette voie qui éclaire la part sombre en chacun, « à la fois au-dessus des terres et dans les caves du monde », qui se dresse sur une ligne de crête entre pulsion de vie et pulsion de mort, qui invoque le merveilleux ; cette voie donc, est à la fois le motif principal du conte et un véritable chemin existentiel.
Yves Robitaille, conteur québécois, a participé à la naissance des premières fameuses heures contées du 'Sergent recruteur' (devenu les 'Dimanches du conte'), aux premières heures de marche contée à travers le Québec du collectif 'Semeurs de contes', aux premières heures de l'émission de radio 'Aux portes du conte' (et ensuite pendant 12 ans sur la radio communautaire francophone CIBL). Yves Robitaille, en compagnon attentif et généreux, apporte une parole libre et profonde à toutes ces 'premières heures' de la vie francophone de la littérature orale.